Voici le dernier opus d'Amélie Nothomb,
la grande folle dont je dévore les livres,
souvent avec entrain.
Celui-ci m'intéresse d'autant plus
que l'action se situe au Japon,
mon petit pays culte.
Dans "Ni D'Eve, ni d'Adam" (Albin Michel),
l'intriguante Belge nous dévoile son voyage retour
au Japon, terre de son enfance.
Pour petit rappel, le père d'Amélie Nothomb était diplomate, et l'auteur a grandi dans moults pays,
notamment au Japon jusqu'à l'âge de 5-6 ans je crois.
Elle atteint donc ici la vingtaine d'années
et retourne dans ce pays dont elle a gardé tant de souvenirs.
Il lui faut rapprendre la langue,
dont la maîtrise est devenue plus qu'approximative.
Elle choisit donc de donner des cours de français,
qui lui permettront par la même occasion de converser
non seulement en anglais, mais aussi et surtout en japonais.
Son premier élève s'appelle Rinri,
il est étudiant et a un an de moins qu'elle.
Il étudie le français depuis de nombreuses années,
mais cela ne semble pas porter de nombreux fruits,
dans ce pays aux prononciations douteuses.
Naît une complicité entre les deux jeunes gens,
qui finissent par devenir amants, et même par se fiancer.
Le livre entier est un récit de cette relation
mêlant parfois quelques émois retrouvés
d'Amélie face au Japon.
Pour ceux qui se demanderaient
quand peut se situer cette histoire
par rapport à "Stupeur et Tremblements",
l'action débute bien avant qu'elle soit intégrée
dans l'entreprise nipponne,
et se termine plus ou moins au même moment.
Amélie avait donc eu le temps de reprendre la maîtrise parfaite de cette langue,
qui énerva tant ses collègues de bureaux.
Mon humble avis :
Comme tous (ou presque) les récits de l'auteur
(non, je ne mettrai pas de -e- à auteur),
"Ni D'Eve, Ni d'Adam" se boit comme du petit lait.
Un impression de facilité un peu en demi-teinte,
car du coup... eh bah on termine le livre trop vite !
Quant au côté nippon, je suis restée un peu sur ma faim.
Comme dans "Stupeur et Tremblements",
on apprend un peu mieux l'état d'esprit du Pays du Soleil levant,
mais je m'attendais cette fois qu'on n'est plus enfermé
dans l'enfer de l'entreprise,
à voir, sentir et ressentir un peu plus les rues de Tokyo.
Hors, à part deux sorties en montagne,
on assiste à un huis clos situé dans la tête d'Amélie
et dans deux appartements.
Un peu réducteur et frustrant pour une "nipponophile".
De même, en tant que grande lectrice d'auteurs japonais,
j'attendais un peu plus de moment "hots", ou décalés.
Pour conclure, c'est une histoire un peu trop sage.
On se laisse prendre dans l'histoire
mais si on ne connaît pas un peu
le personnage de Mle Nothomb,
elle passerait pour une fille de base
à qui il n'arrive presque que des trucs de base.
C'est mignon, mais peut-être un peu décevant
quand on a lu "Stupeur et tremblements."
Un bon moment quand même !
MLC, Marie La Critique